III - Analyse Logique (suite et fin)

Publié le par Marinette

III - ANALYSE LOGIQUE (suite et fin)

 

II - LES PROPOSITIONS SUBORDONNEES

1) La proposition subordonnée relative est introduite par un mot relatif : pronom ou adjectif. Le pronom a un antécédent, ou mot qu'il remplace, dans une proposition qui précède. La proposition subordonnée relative est toujours complément de son antécédent.

"Même elle avait encore cet éclat emprunté //
Dont elle eut soin de peindre et d'orner son visage
Pour réparer des ans l'irréparable outrage
."

 

"Athalie" (Acte II, scène 5), de Jean Racine (1639 - 1699)

Dont : pronom relatif qui remplace "de cet éclat emprunté" (dont = de + l'antécédent), introduit la 2e proposition(qui est donc subordonnée relative).


Remarque : Les 3 infinitifs qui suivent ne sont pas des modes conjugués.

Liste des pronoms relatifs :
QUI QUE QUOI DONT ;
Lequel duquel auquel et leurs composés (variations en genre et en nombre : lequel, laquelle, lesquels, lesquelles...) sont adjectifs quand ils accompagnent le nom, pronoms quand ils le remplacent.

Remarque : La proposition incise, quelle que soit sa nature, s'intercale au milieu d'une autre proposition :

La foi // qui n'agit point, // est-ce une foi sincère ?
"Athalie" (Acte I, scène 1) (Racine)

L'antécédent du pronom relatif peut n'être pas exprimé : dans ce cas le pronom relatif devient   pronom indéfini.

"Qui ne craint point la mort ne craint point les menaces. "Le Cid" (Acte II, scène 1). Pierre Corneille (1606-1684)

("celui" qui, « tout homme » qui... est sous entendu).

3) la proposition subordonnée conjonctive est introduite par une conjonction de subordination (ne pas confondre avec la conjonction de coordination qui relie 2 mots ou 2 groupes de mots de même nature : c'est un rapport d'égalité et non de subordination.

"Quand le moment viendra d'aller trouver les morts //
J'aurai vécu sans soins et mourrai sans remords.
"

 

"Le songe d'un habitant du Mogol", de  Jean de La Fontaine (1621-1695)


Remarques : 1)supprimons l'inversion, due à la nécessité de la rime : quand le moment d'aller trouver les morts viendra //.  L'infinitif présente ici un cas spécial, vu plus loin,  dans la proposition infinitive ; "aller trouver les morts" = de ma mort.

 

2) la proposition ici est subordonnée à deux principales, avec une ellipse de "Je", dans la seconde.

 


Analyse de :  "Quand le moment viendra d'aller trouver les morts" : Proposition subordonnée conjonctive, introduite par la conjonction de subordination : "quand", complément circonstanciel de temps des verbes principaux : vivre et mourir.

Et je dirais que je vous aime,
Seigneur, [si je savais ce que c'est que d'aimer].
"Psyché",  III, 3  (Corneille)

 

Proposition subordonnée conjonctive, complément circonstanciel de condition du verbe : "dirais".

4) La proposition subordonnée complétive se définit, non plus par sa nature, mais par sa fonction. elle est triple : 
elle peut être sujet, complément d'objet ou attribut du sujet du verbe principal
- Le sujet répond aux questions : qu'est-ce qui ? qui est-ce qui ? posées avant le verbe.

- Le complément d'objet répond aux questions : qui ? quoi ? (complément d'objet direct),
de qui ? à qui ? de quoi, à quoi ? (complément d'objet indirect), posées après le verbe.

- L'attribut est "attribué" au sujet (ou à l'objet) par un verbe d'état (être, paraître, sembler, devenir, rester...)

 

- Sujet : « même il m'est arrivé quelquefois [de manger le berger]... »

« Les animaux malades de la peste » de Jean de La Fontaine (1621-1695)

 

Question : Qu'est-ce qui m'est arrivé ? Réponse : "manger le berger."

 

- Objet (ici direct): « Je ne crains plus [que rien m'assaille] (question quoi ? après le verbe.)

Car à la mort tout s'assouvit (tout s'achève, s'apaise). »

 

« Le Testament » strophe 28, de  François Villon ( 1431 - 1463 ?)

 

- Attribut : 1) du sujet : la vérité est [ qu'il a fait face à toutes les situations].

2) du complément d'objet :

"Qui m'aima généreux me haïrait infâme."

"Le Cid", Acte III, scène 4, de Pierre Corneille (1606 - 1684)

 

traduisons pour analyser : (Celle)...me haïrait infâme / qui m'aima généreux.

"infâme" est attribut du second  C. O. (complément d'objet) : "me " ; "généreux est attribut du premier C. O. " m' "



5) la proposition subordonnée interrogative est toujours au style indirect (c'est à dire que les paroles de l'interrogation sont rapportées "indirectement"), puisqu'elle est subordonnée.

Liste des pronoms et des adjectifs interrogatifs
:
ils sont les mêmes que les pronoms relatifs moins DONT.


Les adverbes interrogatifs sont tous les autres mots invariables qui servent à interroger.

La proposition subordonnée interrogative est presque toujours complément d'objet du verbe principal. Revoyons l'exemple précédent :

 

Et je dirais que je vous aime,
Seigneur, [si je savais ce que c'est que d'aimer].
  "Psyché",  III, 3  (Corneille)

 

la proposition subordonnée conditionnelle joue le rôle de proposition principale pour la proposition subordonnée interrogative : "ce que c'est que d'aimer" (style indirect) = qu'est-ce qu'aimer ? (style direct de la question).

Philosophie grammaticale :
L'homme ne peut se ranger dans des "catégories" scientifiques ; il dépasse l'intelligence humaine, la grammaire déborde bien souvent aussi ses "catégories", fruit de l'intelligence limitée des hommes...

6) La proposition subordonnée infinitive est toujours complément d'objet du verbe principal et son sujet a une double fonction : complément d'objet du verbe principal et sujet de l'infinitif ; pour trouver une proposition infinitive, ou participe, on ne compte plus les verbes, mais les sujets (ici 2 sujets : « il » et « Tortue », donc 2 propositions).  ex :

 

« Il laisse [ la Tortue

Aller son train de sénateur] » « Le lièvre et la tortue » (La Fontaine)



7) La proposition subordonnée participe : remarque : le participe est un mode ; il a 2 temps : le présent et le passé. ex :

 

« Du palais d'un jeune lapin

Dame Belette, un beau matin

S'empara : c'est une rusée. 

[ Le maître étant absent ], ce lui fut chose aisée.

 

« Le chat, la belette et le petit lapin » (La Fontaine)


La proposition subordonnée participe est ici complément circonstanciel de cause du verbe principal : fut (à cause de quoi ? )

L'ellipse
est un mot ou un groupe de mots non exprimé, non répété, sous entendu, dans une proposition :

"Le bien, nous le faisons ; le mal, c'est la Fortune ;
On a toujours raison, le destin toujours tort.
"


"L'ingratitude et l'injustice des hommes envers la Fortune", de Jean de La Fontaine ( 1621 - 1695)

(le mal, c'est la Fortune (ou le Destin) qui le fait : cette dernière proposition est sous-entendue dans le texte.

Les propositions subordonnées ont toutes une fonction.







Publié dans Cours de Grammaire

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M
Merci beaucoup, souhaib, pour votre encouragement ; cela m'a fait très plaisir.
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S
merci Marinette pour les cours de l'analyse logique ça m'a aidé bc a comprendre la phrase complexe encore une fois merci bc.amitié
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